Loin d’en finir avec ma peine, un nouveau problème pointe le bout de son nez. Dans le bus, à mon retour du canyon de Colca, je me mets à me sentir mal et à vouloir vomir. Par un effort considéré surhumain sur le moment, je réussis à me retenir jusqu’à mon arrivée à mon auberge, pour tout de suite rentré m’enfermer dans les toilettes et me vider l’estomac. En soirée, je prends, malgré moi, un bus de 9h de temps Arequipa-Cuzco, puisque j’avais déjà acheté le billet. Je ne dors pas, je vomis et vomis. Je tente de prendre des médicaments pour contrer les vomissements, mais ceux-ci se retrouvent très rapidement dans les toilettes. Je me déshydrate très rapidement, ne pouvant conserver rien plus d’une heure, et ayant parfois des spasmes, même lorsque mon estomac est vide. Arrivé à Cuzco, je me fais assaillir par des taxistas, ils me demandent pour un hôtel. Je demande que l’on m’emmène à une clinique privée le plus vite possible…je demande le nom de la clinique….on me répond « Loki »…un nom familier, c’est un hôtel, pas une clinique. Je rage intérieurement devant le peu de considération de ces personnages. Je me dirige finalement sur une petite clinique, un peu miteuse. J’attends patiemment mon tour pour voir le médecin. Il me diagnostique une grave infection de l’estomac. On me met sur soluté. Peu de temps après, on me transfert à une autre clinique, la Clinica San José, clinique qui vise principalement les étrangers, et qui, selon toute indication, est très récente, plusieurs parties de l’édifice n’étant même pas encore finies. Le service est toutefois de qualité, et les frais élevés de mon hospitalisation de 3 jours m’amènent à utiliser pour la première fois mon assurance voyage qui, heureusement, payera les frais au complet. Cette fois-ci, on m’aura diagnostiqué Et une infection de l’estomac ET une infection des intestins.
Malgré l’attention des infirmières, et l’allure générale des lieux, on remarque une différence entre le grand luxe canadien ou américain et le grand luxe péruvien. Je dois raser ma barbe de deux semaines à l’aveuglette, n’ayant aucun miroir dans ma chambre, et n’ayant vu l’ombre d’aucun après en avoir fait la demande quelques heures auparavant. Chose dont je ne m’étonne plus, surtout depuis mes vacances en Espagne; personne ou pratiquement personne ne parle anglais. Je n’ose même pas imaginer les inconvénients, voir les dangers de tenter de recevoir des soins dans un pays étranger si on n’en maîtrise pas la langue et qu’on n’y parle pas anglais[1].
Entre deux mondes. Privilégié de ne pas avoir eu à utiliser le système public dont j’ai entendu tant de mal de la part de plusieurs péruviens, mais réalisant quand même que les soins ne sont pas tout à fait à la même hauteur que ce que j’aurais eu au Québec. Mais il faut bien comprendre qu’il faut avoir des attentes réalistes envers son pays hôte, pour bien s’adapter, et cela comprend les services médicaux.
[1] « D'aucuns soutiennent que plus les individus deviennent « acculturés » à la culture nord-américaine, par exemple, plus il est probable qu'ils aient des croyances, des pratiques et des habitudes d'utilisation relatives à la santé qui sont semblables à celles de la population dans son ensemble. Dans beaucoup d'études, on a supposé que la langue était une mesure de l'acculturation et non la première variable d'intérêt. Or, comme on le verra dans les sections qui suivent, les études récentes semblent indiquer que la maîtrise de la langue pourrait être le facteur déterminant » : « Barrières linguistiques dans l’accès aux soins de santé », Santé Canada, [En ligne], http://www.hc-sc.gc.ca/hcs-sss/pubs/acces/2001-lang-acces/effe-fra.php (Page consultée le 9 août 2010)
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