lundi 31 mai 2010

Première rencontre avec mon frère péruvien, ou comment j'ai appris quelques vilains mots en espagnol et compris le concept de "brichera"



À première vue, rien de très spécial avec cette première photo. Seulement trois amis et la petite amie de l'un d'eux en train de prendre une bière dans un bar.

Toutefois, si on jumelle cette première avec la deuxième, on peut se mettre à douter de son impression initiale. En effet, sur cette deuxième photo, j'ai l'honneur de vous présenter 4 bricheras, qu'on pourrait méprendre pour de simple "party girls", si ne serait-ce de la première photo.

Vous devez maintenant vous demandez: mais qu'est-ce qu'une brichera? Et bien, pour reprendre les mots et l'analyse d'un autre internaute (laquelle analyse je supporte en tout point: http://http//www.expat-chronicles.com/2009/04/the-final-word-on-bricheras/) il y a deux types de bricheras, mais les deux se rejoignent sur plusieurs points, entre autres que l'on les retrouve autour ou sur la Calle de las pizzas, dans Miraflores.

Un brichera, pour simplifier la chose, est une femme péruvienne attiré par les étrangers, et ce, généralement pour une forme de gain ou une autre, que ce gain soit pécuniaire (1er type de brichera) ou de statut social (2ème type). Je n'irais pas plus en détails, risquant de répéter l'analyse de mon collège blogger.

En elle-même, la discussion sur les bricheras est intéressante, mais elle emmène à un autre sujet, un des maux dont souffrent le Pérou, et qui est encore plus chaud: le racisme.

Le Pérou souffre d'un grave problème de racisme. Il ne s'agit pas d'une analyse à deux balles, mais bien d'une réflexion longue de 2 mois et demie, et celle-ci ayant été alimentée par des faits lus, par des expériences concrètes, mais aussi par des débats avec des péruviens.

Le fait est qu'il est plus facile, au Pérou, d'être blanc sans le sou que métis/latin avec argent. On m'a compté les difficultés de quelques-uns d'entrer dans certains clubs et bars, notamment, Mama batata et Gotica. Ces lieux ont déjà fait l'objet de poursuite judiciaire pour allégation de racisme[1], et des personnes que je connais et leurs amis ont eu des difficultés parfois à y rentrer, malgré le fait de respecter le code vestimentaire et que d'autres, eux, pouvaient facilement y aller. Des québécoises m'ont aussi dit qu'une femme blanche pouvait sauter la ligne d'attente devant un club, relativement aisément.

Fait vécu par moi : Un jour, à la sortie d'un magasin, passant les détecteurs en même temps qu'un adolescent péruvien, ces derniers se mettent à sonner. Je puis marcher en-dehors sans problème, mais le jeune péruvien se fit aussitôt interpellé. Coïncidence? Je ne crois pas. C'est une chose d'être un peuple ouvert à l'autre, d'être attentionné, on a pu constater cela à plusieurs reprises, nos familles nous avertissant de bien faire attention, de ne pas rentrer trop tard, etc. Toutefois, cela en est une autre que de déprécier sa propre culture et d'idéaliser une autre. Et pourtant, ce sont les mêmes qui, si sondés, répondent que l'empire inca fût le sommet de la civilisation péruvienne, soit avant l'arrivée des caucasiens, des occidentaux...[2]

J'ai rencontré les deux types de bricheras. Du deuxième, j'ai eu l'expérience d'une péruvienne ayant vécu aux États-Unis, ne sortant qu'avec des Blancs, et n'ayant que peu de commentaires flatteurs à l'égard du Pérou, mais parlant avec nostalgie de son temps aux Nord de l'Amérique. Pour comprendre celles-ci, je vais citer le lien précédent:

I think the Type 2′s identify with or aspire to be a part of white culture as more of a rejection of the indigenous culture. While their skin might
be a mix of the two civilizations, they want to believe that their mind, their insides are more of one than the other.

Le type I est plus opportuniste. Il s'agit seulement d'une perception (révélée?) que les Blancs touristes auraient beaucoup plus d'argent qu'un péruvien typique. Il serait donc de l'ordre des choses de flirter avec ceux-ci, question de profiter de cocktails gratuits, d'un repas gratuit, et, peut-être, même d'un lit, d'une douche chaude et d'un numéro de téléphone, ou du contenu d'un portefeuille.

Cela ne s'arrête toutefois pas aux gringos, aux étrangers blancs. Non, cela s'applique aussi aux Blancs péruviens, souvent vus comme l'élite, là où le pouvoir et l'argent sont concentrés, au Pérou. Combien de fois ai-je vu une péruvienne très mignonne avec un Blanc péruvien qui, comme dirait-on, "got a girl WAYYYY out of his league". Permettez-moi de douter que la cause de cette relation pour le moins étonnante en est son sens de l'humour.

En conclusion, et sur une touche de pseudo-philosophie: si le Pérou veut progresser, il ne doit pas uniquement s'appuyer sur une croissance économique forte, mais aussi sur un changement de valeurs, une évolution des mentalités. Ce qui me vient le plus en tête, en ce moment, comme vous vous en doutez, c'est le racisme. Il faut toutefois éviter le piège d’un nationalisme xénophobe en contrepartie.



[1] « In 1998, in my annual summer visit to Peru, I was surprised by the outpouring of

denunciations against racism set off when the employees of four separate night clubs and a coffee

house in Lima barred entry to several persons seemingly because they perceived them to be non-white. » : Marisol DE LA CADENA, The racial politics of culture and silent racism in Peru, United Nations Research Institute for Social Development, [En ligne], http://www.unrisd.org/unrisd/website/document.nsf/ab82a6805797760f80256b4f005da1ab/ee7eb1e30a96c11f80256b6d00578643/$file/dcadena.pdf, p.12-13, (Page consultée le 25 juin 2010)

[2] Félix LOSSIO, conférence intitulée « (Des)articulaciones del Peru contemporaneo », PUCP, Lima, Pérou, 2010.

3 commentaires:

  1. Felicitaciones por tu reflexión y analisis, muy interesante. El caso de las bricheras es un tema de lo mas interesante y creo que has tenido una oportunidad privlegiada para analizarlo desde el otro lado. Saludos desde Peru

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    Usted esta cometiendo un delito Criminal utilizando mis fotos para sus beneficios personales.
    Por Favor quite mis fotos a la brevedad o voy a utilizar medidas mas graves contra usted y su Blog.

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